Discours semaine espagnole
Retrouvez ci-dessous, le discours de Monsieur le maire prononcé à l’occasion de l’inauguration de la semaine espagnole (du 15 au 19 mars 2022):
Ruelle sur Touvre, le 15 mars 2022,
Mesdames, Messieurs, chers amis,
Aujourd’hui, je voudrais tout d’abord vous remercier chaleureusement d’être là.
Je voudrais aussi profiter de cette célébration pour établir un pont entre 1939 et 2022…
En 2022, en quelques coups de clic, chacun construit son univers idéal…
Mais plus inquiétant, chacun construit sa propre vérité.
Information et désinformation se confondent,
Faits et propagande s’affrontent.
Conséquence : chaque déclaration, chaque fait relaté, qu’il sorte de la bouche d’une personne compétente ou non, est systématiquement mis en doute. « Cette personne n’aurait-elle pas un intérêt personnel à exprimer sa vérité ? »….
En 2022, donc, à l’heure où le tout information domine le monde, on peut encore entendre l’insupportable rengaine qui vise à légitimer de véritables massacres.
Peut-on, en 2022, tolérer que des horreurs générées hier par des hommes tyranniques puissent encore exister?
Il y a 83 ans, il n’y avait pas de réseaux sociaux pour vivre en direct la guerre civile espagnole et la répression criminelle exercée sur des femmes, des enfants, et des hommes qui fuyaient les balles de leurs propres frères.
Ces images qui nous parviennent de cette autre guerre également fratricide à 2h d’avion de la France résonnent tout particulièrement, en ce jour de commémoration, devant cette stèle…
Le dévouement, l’abnégation, le courage, le sacrifice, s’affichent chaque jour sur nos écrans… Des jours sans fin.
Et pourtant, chaque commémoration nous rappelle qu’une concorde universelle est possible.
Chaque moment de recueillement nous guide dans le brouillard de la confusion, vers une lumière de lucidité : si chaque homme faisait preuve de bienveillance, aucun tyran n’imposerait sa vision du monde… que ce soit sur les réseaux sociaux, ou entre les balles et les bombes…
Acceptons tous d’être imparfaits, perfectibles donc critiquables, mais œuvrons, œuvrons pour la paix.
Cher Grégorio, chers amis de l’association des Parents des Familles Espagnoles Exilées en France aujourd’hui, c’est au nom de la paix que nous honorons vos familles accueillies en 1939 dans notre commune.
Elles font parties intégrante de l’histoire de la ville , mais n’oublions pas que cette porte vers la liberté ouvrait également sur une 2ème porte, celle de l’horreur, le convoi des 927.
Ne les oublions pas, ils sont nos guides, et aujourd’hui honorons leurs mémoires, la richesse culturelle ibérique et toutes ces traditions qu’ils vous ont transmises.
Vous portez avec honneur et respect ces valeurs, Grégorio, Chers amis… Soyez en fiers et nous vous sommes reconnaissants de nous faire partager et d’associer notre ville à cette mémoire.